Un mur est en fond de scène, ses briques sont amovibles ; il est à la fois habitation, terrain de jeu, castelet.
Deux comédiennes y évoluent : entre dedans et dehors, avant et arrière, elles jouent à vue et en coulisses, passant du visible à l’invisible. Découvrant petit à petit ce qui se passe derrière la fenêtre, les tableaux ouvrent sur un extérieur, un ailleurs, sensoriel et ressenti. Le son et l’image se font complices et donnent avant tout à ressentir : le vent souffle au dehors dans les feuillages, une plume vole, l’appeau d’oiseau appelle une nuée-origami ; à la fenêtre une oreille apparaît, elle écoute la pluie; nous sommes sous l’eau, le tambour océan s’agite dans le remous des vagues, le sable crisse sous les pas. Les tableaux s’enchaînent et plongent le jeune spectateur dans un océan de sensation pour lui permettre de se raconter sa propre histoire, vivant ainsi une expérience à la fois collective et unique.

Conte de Laurence Poinsard et Pascale Diseur