Présentation
Le musée présente une collection d'une centaine de peintures, allant de la fin du Moyen Âge au début du XXe siècle. Les œuvres italiennes du XIVe au XVIIIe siècles sont particulièrement représentées.
Le parcours chronologique vous emmène à la découverte de différents mouvements de l'histoire de l'art : Primitifs, Renaissance, Maniérisme, Baroque, Néoclassicisme... et de différents genres : peinture religieuse, historique, mythologique, portrait ou encore paysage.
Chaque année, une à deux expositions temporaires et de nombreux événements vous sont proposés. Visites guidées, conférences, mais aussi ateliers enfants et familles, concerts, performances, nocturnes... Une riche programmation qui s'adresse à tous les publics !
L'histoire du musée
Aux origines du musée
À Chambéry, le premier noyau d’un musée-bibliothèque ouvre ses portes en 1783 dans une salle de l’Hôtel de ville. Il s’agit d’un cabinet de curiosités et de 5 000 livres offerts à la Ville par l’abbé Philibert de Mellarède (1682 - 1780), recteur de l’université de Turin. Les collections du musée vont s’accroitre, se diversifier de l’archéologie aux Beaux-Arts et être déplacées au cours du XIXe siècle : dans l’ancienne église des Antonins à partir de 1820, dans le Collège à partir de 1854, dans le Palais de Justice en 1860, dans le Château en 1870 et au dernier étage du nouvel Hôtel de Ville en 1872. En 1889, le musée s’installe enfin avec la bibliothèque dans l’ancienne halle aux grains.
De la grenette au musée
La halle aux grains ou grenette a été construite entre 1839 et 1846 dans un style néoclassique par l’entrepreneur Bonino de Cognin sur les plans d’un architecte piémontais, Ferdinando Caronesi (1794-1842). Son projet présente un long portique surmonté d’un seul étage. Seule la partie inférieure du bâtiment est conservée aujourd’hui. Le marché aux grains s’y tenait les mardis, jeudis et samedis. Le bâtiment était décoré d’un fronton central sculpté par Jean Vallet en 1846, transféré par la suite dans la nouvelle grenette, devenue aujourd’hui mairie de quartier centre-ville-Laurier.
Dès 1868 nait l’idée de construire un musée-bibliothèque. En effet, le peintre Benoît Molin, conservateur du musée, a obtenu d’importantes donations d’œuvres du roi Victor-Emmanuel II en 1850 puis du baron Hector Garriod (1803-1883) à partir de 1863. La construction d’un véritable musée est en fait une condition imposée par Garriod pour la poursuite de ses donations et le legs de sa collection complète. Plusieurs projets et emplacements sont pressentis pour le musée : une construction neuve au Verney, la transformation de la chapelle Vaugelas et la surélévation de la Grenette. Mais il faut attendre 20 ans pour que le projet se réalise.
À la mort du baron Hector Garriod en 1883, le peintre Jules Daisay (1847-1900) est envoyé à Florence par la Ville de Chambéry pour ramener le reste de sa collection, ce qui accélère la nécessité de créer un bâtiment pour le musée. Le projet d’agrandissement de la halle aux grains proposé par l’architecte François Pelaz (1850-1890) dès 1883 est retenu, regroupant ainsi toutes les activités intellectuelles dans le même quartier (le lycée, l’école secondaire de jeunes filles et l’école normale quelques années plus tard). Son projet est de démolir le premier étage de la halle et de conserver le rez-de-chaussée avec ses grands piliers en pierre et ses voûtes. Deux étages sont prévus au-dessus avec des structures et des colonnes métalliques dans l’esprit de Gustave Eiffel. Un escalier monumental est implanté sur un côté du bâtiment pour desservir les différents niveaux. La structure du bâtiment est en fer et différentes pierres sont utilisées : la pierre blanche du Midi pour la façade, la pierre de Curienne pour le soubassement et la pierre de Villebois pour l’escalier. Sur la façade sont portées les inscriptions « Artibus, Litteris » et « musée-bibliothèque ». Le nouveau bâtiment est enfin inauguré le 14 juillet 1889.
Du musée-bibliothèque du XIXe siècle à aujourd'hui
Un musée de sculptures est alors installé au rez-de-chaussée dans la grande galerie voutée. Des moulages d’après l’antique sont exposés le long des murs. Au centre, deux alignements de socles portent des bustes de célébrités régionales. Quant aux œuvres de plus petit format, elles sont disposées contre les piliers. Le rez-de-chaussée abrite également l’école de dessin de Chambéry dont le conservateur du musée est également directeur.
Le premier étage surélevé est d'abord affecté à la bibliothèque qui bénéficie des grandes fenêtres. Celle-ci est transférée en 1992 dans un nouveau bâtiment construit à côté du carré Curial par l’architecte suisse Aurelio Galfetti (1936-2021). Libéré de ses magasins de livres, l'étage devient d’abord une salle d’exposition permanente puis la salle d’exposition temporaire du musée après la rénovation du bâtiment en 2012.
Doté d’une longue verrière, le second étage est consacré dès 1889 au musée de peinture qui bénéficie d’un éclairage zénithal. Répartis dans six salles en enfilade, les tableaux sont superposés cadre à cadre jusqu’au plafond à plus de six mètres de hauteur. Cette présentation sur fond brun-rouge répond au souci d’exposer le plus grand nombre d’œuvres possible. Elle va demeurer sensiblement inchangée jusqu’à la fin des années 1950.
Miraculeusement, le musée n’est presque pas impacté par le bombardement de 1944 qui touche une partie du quartier de la gare. Seules quelques verrières et quelques œuvres placées au-dessous sont détruites. En 1958, d’importants travaux sont engagés avec une première modification des présentations. Quatre nouvelles salles sont ouvertes en 1960. Une nouvelle verrière moins haute est mise en place avec un éclairage complémentaire. Elle sera déposée en 2009 afin de retrouver la verrière initiale. Plusieurs aménagements successifs sont réalisés en 1980 puis en 2001, jusqu’aux importants travaux de rénovation menés en 2009-2012. La présentation actuelle date de cette époque et va être amenée à évoluer dans le cadre du nouveau Projet scientifique et culturel du musée.
Aujourd’hui, le rez-de-chaussée du musée reçoit l’espace d’accueil et de vestiaire ainsi qu'un café-boutique. Le 1er étage est consacré aux expositions temporaires et le second aux collections permanentes ainsi qu'à l'artothèque.