50 nuances de vert, quand ville et végétal se rencontrent

On oppose souvent ville et nature, comme s’il s’agissait de deux objets qui coexistent, l’un à côté de l’autre, sans vraiment se rencontrer. Il suffit pourtant de parcourir Chambéry pour remarquer que le végétal y est bien présent, du brin d’herbe sauvage en bord du trottoir jusqu’à l’emblématique jardin du Verney.
Cette relation n’a pas encore été beaucoup étudiée en histoire. Les sources sont en effet rares : le végétal urbain n’est pas un sujet de recherhe en tant que tel. Il se profile en marge des archives d’un service municipal, transparaît dans un plan d’aménagement global ou surgit au second plan d’une photographie.
Ville d’art et d’histoire révèle avec cette exposition comment le végétal, toujours plus présent du Moyen Âge à nos jours, accompagne subtilement les mutations urbaines et sociales de Chambéry. Un nouveau récit de ville teinté de 50 nuances de vert.
/ 3
Les précédentes expositions
Du 4 novembre au 23 septembre 2024
Une exposition réalisée par la Direction des Archives et du Patrimoine de Chambéry.
À travers une exposition de photographies, gravures, cartes et films inédits, plongez dans 20 siècles chambériens autour de la dynamique du commerce. Venez découvrir une ville où l’on échange, vend, achète depuis l’époque antique, les produits et l’artisanat du territoire, dans un panorama urbain animé et dessiné par les échoppes, cabornes, boutiques et grands magasins.
Par le biais de ces lieux du quotidien, c’est la physionomie d’un territoire, son architecture, sa société, ses femmes et ses hommes qui apparaissent et nous donnent à voir la grande histoire du commerce, éternelle ritournelle de la civilisation.
Du 9 avril 2022 au 5 mars 2023
L’Hôtel de Cordon – Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine de la Ville de Chambéry met à l’honneur la rotonde ferroviaire de Chambéry en lui consacrant une exposition sensorielle qui rend compte de la complexité structurelle de cette architecture remarquable. Les plans et dessins produits au début du XXe siècle par ses concepteurs y côtoient 6 interprétations contemporaines qui proposent chacune une rencontre différente avec cet ouvrage si particulier.
Avec :
- Carole Brandon, artiste et enseignante-chercheuse
- Jean-Louis & Momo, makers
- Virginie Piotrowski, artiste
- Morgane Production, production audiovisuelle
- Les étudiants du DUT Génie Civil Construction Durable IUT de Chambéry / Université Savoie Mont Blanc
- Les étudiants du master Métiers du Patrimoine Université Savoie Mont Blanc
Du 19 mai 2021 au 6 mars 2022
Notre environnement et nos trajets quotidiens sont parsemés de signes que parfois l’on ne voit plus, tant ils se fondent dans le paysage : les noms des rues, routes, places, avenues, boulevards, impasses… que l’on nomme odonymes.
Pour peu qu’on s’intéresse à eux, les odonymes urbains en disent long sur la ville à travers les âges. Ils traduisent les étapes de l’expansion urbaine, la vie sociale et politique de la ville, son lien avec le contexte régional et national, la façon dont elle est perçue par ses habitants et ses instances administratives... Au croisement de l’histoire, de la géographie, de la sociologie et de la linguistique, leur étude nous renseigne aussi sur l’évolution de notre rapport au langage, à la mémoire, à l’espace et au temps.
Le service Ville d’art et d’histoire a donc pris Chambéry pour terrain de jeu et s’est prêté à l’exercice de l’enquête odonymique. En s’appuyant sur une sélection d’archives et de plans, l’exposition fait la synthèse des logiques qui ont formé les noms de nos rues, et invite le visiteur à conduire sa propre exploration grâce à des espaces de consultation interactifs et sur mesure.
Une exposition des Archives municipales de Chambéry
Dans sa « Description des Alpes Grecques et Cottiennes » publiée en 1802, Jean-François Albanis-Beaumont décrit pour la première fois des antiquités trouvées par un cultivateur établi au faubourg Nézin. Suivent tout au long du siècle suivant, dans ce même quartier, puis autour de l’église de Lémenc et au Clos Savoiroux, d’autres découvertes de vestiges antiques: sépultures, céramiques, monnaies. Une hypothèse émerge alors, celle de la présence d’une mansio, station routière, et peut-être plus largement d’une agglomération romaine, du nom de Leminco, Lemenco ou Lemencum.
De mai à juillet 2020, une équipe d’archéologues de la société Archeodunum, mandatée par le Service Régional de l’Archéologie, mène une campagne de fouilles préventives sur une parcelle de 2000 m2 entre l’avenue du Docteur Desfrançois et le faubourg Nézin. Sous la pelle mécanique et la truelle des archéologues, une parcelle du Lemencum romain voit le jour. Une véritable agglomération avec ses voies et ses bâtiments se dessine, après un sommeil multiséculaire.
Le mobilier archéologique est abondant : des centaines de monnaies, des caisses de tessons de céramiques, ou encore des menus objets de la vie quotidienne : pince à épiler, bague, épingle en os, poids de métier à tisser… Tous sont en cours d’étude et permettront de mieux cerner le site et son occupation.
Du 13 avril 2019 au 5 janvier 2020
Le service Ville d’art et d’histoire revient sur la naissance du quartier des Hauts de Chambéry dans les années 1960-1970, et sur la carrière de son architecte en chef, Jean Dubuisson, reconnu par ses pairs et par les historiens de la discipline comme l’une des grandes figures de l’architecture du logement des Trente Glorieuses.
Appelé à Chambéry en 1963 pour piloter la construction d’un nouveau quartier d’habitation sur le plateau de la Croix Rouge, Jean Dubuisson y trouve un terrain d’expression sans précédent. Le caractère monumental du programme (qui prévoit 8000 logements et de nombreux équipements) et son implantation sur un site à la topographie exceptionnelle en font l’un des projets les plus marquants de sa carrière. Pendant près de 10 ans, il y décline des méthodes de conception et une architecture résolument modernes, où s’incarne une recherche constante de l’harmonie géométrique, de l’ouverture sur le paysage, et du confort pour tous.
À travers une sélection de dessins, plans, maquettes, photographies et témoignages de l’époque issus de fonds d’archives nationaux et locaux, l’exposition propose une immersion dans la pratique de l’architecte, et nous invite à découvrir sous un angle nouveau l’architecture des premières années du quartier des Hauts de Chambéry, labellisée « Patrimoine XXème » en 2003.